La SEZ : Société d’Ethnozootechnie

Des dépêches de mai et juin 2019 du site agrimutuel à consulter sur : www.agri-mutuel.com

publié le 26 juin 2019

Foncier

La financiarisation du marché des terres agricoles s’accentue en France et l’opacité règne sur un certain nombre de transactions, selon le bilan annuel de l’opérateur FNSafer, chargé de mettre en place les politiques foncières publiques. En moyenne, 55 000 hectares de terres agricoles changent d’usage chaque année, utilisés pour l’habitat, les zones commerciales ou les infrastructures de transport ; soit l’équivalent de la surface agricole d’un département qui disparaît tous les cinq ans. La France a perdu 4 à 5 millions d’hectares de terres agricoles en 40 ans. « Il faut imaginer un nouveau modèle de développement urbain, en utilisant des friches industrielles, commerciales ou d’habitat pour reconstruire, tout en arrêtant d’empiéter sur les terres agricoles ». (dépêche AFP 24/05)

Le prix du foncier en grandes cultures grimpe, celui des terres d’élevage baisse

À 5 990 €/ha en moyenne en 2018, le prix des terres et prés libres est resté stable par rapport à 2017 (+ 0,1 %), après la baisse de 0,8 % enregistrée entre 2016 et 2017. Cette stabilité s’explique, selon la FNSafer, par la faiblesse persistante des revenus agricoles et des taux d’intérêts bas. Mais elle cache des disparités selon les productions et donc des régions : le prix moyen des surfaces agricoles consacrées aux grandes cultures a progressé de 1,8 % (7 540 €/ha en 2018), alors que celui des surfaces exploitées pour l’élevage bovin a baissé de 2 % (4 580 €/ha). (dépêche AFP 24/05)

Réchauffement climatique

Réserver les prairies et les forêts, couvrir les sols des champs en toute saison, planter des haies et des arbres : l’agriculture a un rôle clé pour lutter contre le réchauffement climatique, quantifié pour la première fois à l’échelle d’un pays entier, par l’Inra. En appliquant l’ensemble des pratiques culturales identifiées par l’Institut national de recherche agronomique pour augmenter le stockage du carbone dans ses sols, la France pourrait parvenir à compenser « près de 7 % du total de ses émissions de gaz à effet de serre », a ainsi annoncé jeudi son président Philippe Mauguin. (dépêche AFP 17/06)

Changement climatique

La France doit faire plus pour s’adapter au changement climatique, selon un rapport sénatorial publié jeudi 16 mai, qui plaide pour que l’Etat et des collectivités territoriales s’engagent davantage. Dans leur rapport, les sénateurs Ronan Dantec et Jean-Yves Roux émettent 18 propositions. Le rapport insiste sur l’importance de la gestion de l’eau et prône la mise en place d’un « plan national d’adaptation de l’agriculture ». Les propositions en lien avec l’agriculture :
• mieux rémunérer les services agroenvironnementaux afin d’accélérer la mutation vers l’agro-écologie, notamment en mobilisant des fonds sur le pilier 2 de la Pac ;
• intégrer l’enjeu de l’irrigation de manière responsable en développant le stockage de surface là où il est nécessaire mais en le conditionnant à la mise en œuvre de pratiques agricoles plus économes de l’eau et respectueuses de la biodiversité ;
• renforcer les mécanismes de couverture assurantielle en tenant compte des efforts d’adaptation des exploitants agricoles. (dépêche TNC 22/05)

Installations JA

Au congrès de Jeunes agriculteurs, qui se clôturait jeudi 6 juin à Roanne, dans la Loire, Didier Guillaume a garanti au syndicat que l’Etat rallongerait les enveloppes financières pour l’accompagnement de toutes les installations aidées, au-delà du calibre budgétaire de 6 000 installations. Leur nombre devrait dépasser ce plafond dès 2019 et en 2020. (dépêche TNC 06/06)

Pastoralisme et ours

Le gouvernement a annoncé jeudi qu’il n’y aurait pas de nouvelle réintroduction d’ours dans les Pyrénées ainsi que d’autres mesures, dont « l’effarouchement » des plantigrades, jugées « insuffisantes » par les éleveurs mais dénoncées par les ONG. (dépêche AFP 07/06)

Plan loup

Adopté en 2018, dénoncé par les éleveurs et les défenseurs de l’environnement, il prévoyait que le « seuil minimum de viabilité démographique » fixé à 500 », ne serait atteint qu’en 2023. Ce seuil correspond au nombre d’individus nécessaires pour qu’une population d’animaux sauvages ait moins de 10% de risques de disparition durant le siècle à venir. Mais selon le bilan hivernal de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) publié vendredi, « l’effectif en sortie d’hiver est estimé à environ 530 » contre 430 un an plus tôt. Le préfet du Rhône, préfet coordonnateur du loup, a immédiatement annoncé que le plafond de prélèvement pour 2019 passerait à 53 loups (38 ont déjà été tués depuis le début de l’année). La présence de plus en plus importante du prédateur est combattue par les éleveurs qui dénoncent les attaques contre leurs troupeaux. En 2018, 3 674 attaques ont ainsi eu lieu contre plus de 12 500 animaux, principalement des ovins. (dépêche AFP 07/06)

Compétitivité agriculture

Dans un rapport d’information déposé fin mai 2019, la commission des affaires économiques du Sénat estime « qu’au rythme actuel de décroissance », la France constatera son premier déficit agricole et agroalimentaire dès 2023. Le Sénat pointe notamment du doigt des charges trop élevées, la « sur-réglementation » et « des fragilités structurelles » venant plomber la compétitivité de nombreuses filières agricoles. (dépêche TNC 13/06)

Sécurité alimentaire et compétitivité économique

Entre 10 et 25 % des produits agricoles et alimentaires importés en France ne respecteraient pas « les normes minimales » environnementales et sanitaires « imposées aux producteurs français », selon une estimation contenue dans un rapport sur l’agriculture française publié jeudi par le Sénat. Il en résulte une atteinte à la sécurité alimentaire des Français, à la compétitivité économique de l’agriculture et au revenu des agriculteurs, regrette le rapport. (dépêche AFP 06/06)

Aviculture

Environ 200 personnes ont manifesté samedi à Pitgam (Nord) contre un projet de construction d’un élevage industriel de 107 000 poules pondeuses. Deux enquêtes publiques ont récemment validé ce projet de poulailler géant, fruit d’un partenariat entre un agriculteur local et une entreprise belge, pour un investissement de 2,47 millions d’euros. (dépêche AFP 08/06)

Prix du lait

Selon l’interprofession laitière, le prix standard du lait de vache conventionnel atteint 334 €/1 000 l en mars 2019, soit une hausse de + 22 €/1 000 l sur un an. (dépêche TNC 03/06)

Filière laitière durable

Oeuvrant ensemble depuis 2012, Bel et WWF France ont renouvelé, pour la une troisième fois, leur partenariat. Au cours des prochaines années, ils souhaitent ainsi poursuivre la mise en œuvre de solutions concrètes pour une filière laitière française durable et la sensibilisation des consommateurs. La charte guidera jusqu’en 2025 l’évolution des pratiques de l’entreprise et de ses 2 650 producteurs de lait pour inventer ensemble un modèle de croissance durable. Ainsi, elle définit des objectifs chiffrés ambitieux autour de six axes stratégiques, parmi lesquels l’accès au pâturage et l’alimentation animale durable et locale. (dépêche TNC 20/06)

Le groupe Avril et l’INRA répondent aux accusations de l’association L 214

Dans une nouvelle vidéo diffusée le 20 juin, l’association abolitionniste L214 dénonce la pose de hublots sur l’estomac de vaches dans le centre de recherche sur la nutrition animale de Sourches, dans la Sarthe, appartenant à Sanders, une filiale du groupe Avril, et juge que les conditions de vie des animaux étudiés dans ce centre sont « déplorables ».

Le groupe Avril a vivement dénoncé cette accusation et l’Inra, qui utilise ce procédé, justifie son usage pour la recherche animale. Jean-Baptiste Coulon, président du centre Inra Auvergne-Rhône-Alpes explique que compte tenu de la complexité du tube digestif des ruminants, le recours à de tels dispositifs est nécessaire pour comprendre son fonctionnement et répondre à un certain nombre de questions liées à l’environnement, l’alimentation et la qualité des produits.
La pose de la canule se déroule sous anesthésie et dans une salle d’opération, indique le chercheur qui assure que durant leur vie, plutôt plus longue que la moyenne pour une vache, les « animaux sont en état de bien-être normal. On le vérifie, sinon éthiquement on ne le ferait pas et en plus nos expériences n’auraient pas de valeur scientifique ».
L’Inra travaille avec une trentaine de vaches, mais est en phase de réduction puisque c’est « deux fois moins qu’il y a 10 ans ». « Nous travaillons en parallèle à trois types d’alternatives possibles : utiliser des modèles mathématiques, faire des expériences in vitro et tirer parti des capteurs et autres outils électroniques connectés », indique M. Coulon. (dépêche TNC 20/06)

Bien-être animal

Les principaux acteurs de la filière de la viande de lapin vont lancer des élevages responsables, sans cage, dont les produits seront en vente dans la grande distribution début 2020, ont-ils annoncé mercredi lors d’une conférence de presse. « Ce nouveau mode d’élevage répond à un double enjeu : la baisse de la consommation de viande et les attentes sociétales sur le bien-être animal », a assuré le président de l’association Eleveurs&bien qui promeut l’initiative. Les lapins ne seront plus élevés en cage, mais dans des enclos au sol de 10 m2, avec des terriers et des zones de repos, ce qui leur permettra de courir, sauter et se terrer. Ils auront droit à une alimentation sans OGM, exclusivement végétale et riche en acide gras omega 3. (dépêche AFP 06/06)

Ecouter les animaux pour s’assurer de leur bien-être

Comment s’assurer que les animaux d’élevage ne souffrent pas ? En les écoutant selon une étude publiée mercredi dans Royal Society Interface qui préconise la mise en place d’une surveillance acoustique. Actuellement pour identifier des maladies, les professionnels ont plutôt recours à la manipulation ou à des prélèvements « qui peuvent être stressants pour les animaux », Aujourd’hui alors que les scientifiques ont recueilli beaucoup d’informations sur le comportement et les cris des animaux d’élevage et que les progrès permettent de développer des logiciels audio, cette technique pourrait être adaptée à l’élevage. (dépêche AFP 19/06)