In memoriam

publié le 6 octobre 2024

Nous avons appris avec tristesse le décès de Nicole Bochet le 18 septembre 2024, à l’âge de 89 ans. Ses funérailles ont eu lieu le 27 septembre à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie (ENSA) de Grignon, elle est restée très attachée à son ancienne école et a activement milité au sein de l’association de sauvegarde du domaine de Grignon.

Nicole Bochet en présence d'une vache Vosgienne à l'Écomusée d'Alsace en 2015. Photo Cozette Griffin-Kremer.
Nicole Bochet
Nicole Bochet en présence d’une vache Vosgienne à l’Écomusée d’Alsace en 2015. Photo Cozette Griffin-Kremer.

Elle a débuté sa carrière professionnelle à la Maison de l’élevage du département du Puy-de-Dôme où elle découvre la race bovine Ferrandaise. Elle part ensuite travailler pendant deux ans dans un kibboutz israélien ayant un troupeau laitier. A son retour en France, elle arrive à la Fédération Nationale des Producteurs de lait (FNPL) puis intègre l’Institut Technique de l’Elevage Bovin (ITEB) où elle prend la responsabilité du service formation. Dans cette fonction, comme le souligne Georges Vedel, Nicole a su mobiliser des chercheurs en sciences sociales pour faire évoluer la conception des stages de perfectionnement des techniciens, il s’agissait de dépasser une vision techniciste et descendante de la formation et de davantage prendre en compte les savoir-faire et points de vue des éleveurs.
Comme l’expose Cozette Griffin-Kremer, « Nicole vouait depuis son enfance une affection profonde aux animaux de travail » et en particulier aux bovins, ce qui la conduit à nouer des relations avec des personnes et des associations - dont la Société d’Ethnozootechnie - qui s’intéressent à ce sujet et plus largement à la relation Homme-Animal.
Adhérente de longue date, elle participait avec assiduité aux journées d’étude et a contribué à l’organisation de plusieurs d’entre elles. Les sujets qui l’intéressaient plus particulièrement n’ont pas manqué. Outre les grands thèmes propres à la SEZ comme les races dites « en péril », on peut citer la spécificité du métier d’éleveur, le rôle de la femme en élevage, le lien entre l’éleveur et ses animaux, la médiation animale … Le succès de la journée du 19 avril 2023, qu’elle avait proposée et co-organisée sur ce dernier thème l’avait beaucoup réjouie. Elle espérait que se reconstitue, dans le cadre de la SEZ, le groupe d’études sur « l’animal et le handicap », qu’elle aurait aimé prendre en main si son âge et son état de santé n’en avaient pas exclu l’éventualité. Nicole Bochet participait également souvent aux voyages d’étude et ne manquait jamais, lors des visites d’élevage, de s’enquérir du « bien-être » que l’éleveur offrait à ses animaux. Soucieuse de conformer ses pratiques à ses convictions, elle se refusait-comme il a été possible de le vérifier lors de repas au restaurant- de consommer des produits issus d’élevages dits « industriels ». La société d’Ethnozootechnie s’honore de l’avoir comptée parmi « les siens ».

D’autres personnes ont tenu à rendre hommage à Nicole Bochet : Notre sociétaire Cozette Griffin-Kremer souligne son affection profonde aux animaux de travail
une affection profonde aux animaux de travail (format docx - 14 kio - 01/10/2024)
Georges Vedel, pour les anciens de l’ITEB et de l’Institut de l’Elevage rappelle son engagement sans faille pour les éleveurs et les animaux domestiques. nicole bochet gv (format docx - 17.8 kio - 06/10/2024)